Dénuement des femmes du site Sobel

 Dénuement des femmes du site Sobel

Le site Sobel constitué de tentes abritant les victimes des inondations.

Suite aux inondations, des femmes déplacées au site Sobel tirent le diable par la queue. Oisives et sans autres ressources, elles sont victimes des violences conjugales en présence de leurs enfants. La détresse se lit sur leurs visages

Nous sommes mardi 22 novembre, vers midi. Nous débarquons au site Sobel sise en commune Mutimbuzi dans la province Bujumbura. A l’intérieur du site, des milliers de gens s’observent. La détresse se lit sur leurs visages. Les uns s’asseyent ensemble devant leurs maisonnettes construites en tentes. D’autres, surtout des femmes, s’occupent de la lessive et de la cuisson. A proximité, plusieurs enfants s’adonnent à leurs jeux habituels. Chaque famille dispose d’une tente dans laquelle parents et enfants – tout âge et sexe confondus -passent la nuit.

Sur la place, s’observent des femmes qui vont et viennent, ne sachant pas quoi faire pour occuper leurs journées. Les hommes actifs ont quitté le site pour s’approvisionner au Congo. La plupart d’entre eux viennent de passer plus de trois ans sans revenir au pays ou transférer de l’argent à leur famille. Ceux qui vivent avec leurs familles, quand ils trouvent un travail, boivent de l’alcool sans se soucier des enfants.

Plusieurs femmes du site se lamentent, leurs maris ne subvenant pas aux besoins de leurs familles. « Je suis une mère de huit enfants. J’ai 48 ans, mon mari m’a abandonnée après m’avoir cassée une jambe à l’aide d’un couteau. Pour le moment, c’est moi qui travaille jour et nuit pour nourrir mes enfants. Mais ces derniers ont abandonné leurs études, faute de moyens », confie Fabiola Nizigiyimana.

Le responsable du site Sobel, Emmanuel Ciza, affirme que les violences conjugales à l’encontre des femmes existent. Entre autres causes, la pauvreté, le manque d’éducation des enfants, le manque de terres cultivables et surtout les hommes qui entraînent des jeunes filles qui ont abandonné l’école dans la débauche.  Il fait savoir qu’il organise, en collaboration avec les organisations comme OIM et SAD, des réunions de sensibilisation dans le but d’éradiquer ces violences conjugales.

Il souligne aussi que ces organisations leur apportent un soutien psychosocial en les occupant par des activités récréatives. Pour ce, les aider à se détendre et retrouver un peu de réconfort est une nécessité.

Ces femmes appellent le gouvernement au tout autre bienfaiteur à leur venir en aide.

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