Rumonge : des rapatriées actives dans la commercialisation de la pâte

 Rumonge : des rapatriées actives dans la commercialisation de la pâte
Face aux nombreux défis de leur réintégration, des rapatriées ont décidé de retrousser leurs manches en se lançant dans la commercialisation de la pâte de « Chikwange »… malgré les risques encourus durant le trajet de plusieurs kilomètres.

Ces rapatriées, dont certaines sont des veuves ou des filles-mères, se lèvent vers 4h du matin partent en groupe d’une dizaine de femmes. Provenant des zones Buruhukiro et Gatete de la commune Rumonge, elles se dirigent vers la zone Gitsiro de la commune Vyanda où elles s’approvisionnent en pâte de « Chikwangue » laquelle est revendue sur leurs collines d’origine.

N.A., une veuve mère de trois enfants originaires de la colline Karagara en zone Buruhukiro, indique être partie se réfugier en Tanzanie en 2015.

A son retour au pays natal, elle a été confrontée à des problèmes de réintégration, dont l’inaccessibilité au logement. Sa maison s’est écroulée faute d’avoir été construite en matériaux durables.

Pour subvenir aux besoins de ses trois enfants, elle a décidé de se lancer dans la commercialisation de la pâte de « Chikwangue » avec d’autres femmes rapatriées.

« On se lève à 4h du matin et l’on fait le trajet, avec tous les risques que l’on peut courir, pour acheter ce que je revends sur ma colline. Je réalise un bénéfice me permettant de trouver de quoi manger pour mes enfants et d’acheter du matériel scolaire », raconte-t-elle.

« Risque de viol ou de vol »

H.B., une fille-mère rapatriée violée dans un camp de réfugié tanzanien, relève que ces femmes ont décidé de partir en groupe pour se protéger. Certaines d’entre elles ont été victimes de vol et de viol en cours de route car elles empruntent des pistes à pied pendant la nuit.

H.B. assure qu’elles sont désormais considérées dans la société grâce à cette activité de commerce. Elles demandent à être regroupées en association pour mieux défendre leurs droits.

Elle demande surtout aux autorités administratives de les mettre en contact avec des associations intervenant dans l’autonomisation de la femme rurale. Et ce pour que des activités génératrices de revenus puissent être initiées pour les femmes vulnérables et les rapatriées, notamment.

H.B. évoque un autre défi lié à leur réintégration, l’accès aux soins de santé de qualité. Souvent, certains services sont absents dans les centres de santé et elles n’ont pas les moyens de s’offrir les services fournis par des structures de soins spécialisées.  Elle cite notamment les services de planification familial.

Yvette Nimpiojeje, chef de zone Gatete en commune de Rumonge, salue la détermination de ces femmes en vue de gagner leur vie. Cette responsable administrative locale assure qu’elles sont devenues des modèles pour d’autres femmes rencontrées sur leurs collines.

Elle a annoncé que ces femmes vont être bientôt regroupées en association. L’étape suivante sera de les aider à obtenir la reconnaissance de leur association au niveau communal afin de mieux défendre leurs droits socio-économiques.

Mme Nimpiojeje promet d’approcher différents intervenants en matière d’autonomisation des femmes vulnérables afin d’initier des activités génératrices de revenus  en faveur de ces battantes du quotidien.

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